Consommer économique et durable, c'est possible ?

Rédigé le 22/07/2023
PAT Pays D'Armagnac

Oui, il est vrai que les produits bio et de qualité sont globalement plus chers que les produits sans labels et conventionnels… Mais il est temps de rétablir quelques vérités et de tordre le cou à certaines idées reçues. Donc définitivement oui : il est tout à fait possible de se nourrir sainement avec des produits bio, de qualité, locaux, sans dépenser plus.



Bien sûr, cela nécessite quelques ajustements de nos habitudes et quelques efforts d’organisation : 

- Avant tout, il faut évaluer ce que l’on mange en termes de qualité nutritionnelle et non en termes de quantité. Autrement dit, à quantité égale, les produits de qualité ont généralement un meilleur apport nutritionnel, ce qui permet de modérer les quantités à préparer et consommer : Meilleure qualité / moins de quantité. En prenant ce point de vue, et de manière contre intuitive, les produits les moins chers ne sont pas forcément ceux qui affichent le prix le plus bas…

- Deuxième point fondamental : cuisiner : Les produits transformés et les plats préparés, même de qualité médiocre coûtent cher (bien regarder le prix au Kilo et la liste des ingrédients…). Cuisiner soi-même ses repas à partir de produits bruts non transformés, permet de faire de belles économies et donc d’acheter des produits de base de meilleure qualité. Certes, cuisiner prend un temps dont nous ne disposons pas toujours. Un peu d’organisation et d’anticipation permettent de gérer ce problème : par exemple en prenant dans un moment propice de la semaine, le temps de réaliser quelques préparations préliminaires (précuire des légumes, des féculents, une sauce…) qui permettront ensuite en les combinant et les assemblant de différentes manières, de pouvoir très rapidement réaliser des repas cuisinés et différents. Cuisiner soi-même ses repas permet également de mieux maitriser les quantités et donc le gaspillage et d’éviter de nombreux additifs présents dans les produits transformés.

- Respecter la saisonnalité : en vertu de la sacrosainte loi du marché, les différents produits sont moins chers quand ils sont disponibles en abondance, donc durant le pic de production de leur saison. La mondialisation et le transport de longue distance permettent d’avoir de tout, en toutes saisons, mais les produits « hors saison » sont souvent très chers (fraises, tomates, courgettes, en hiver par exemple…). De plus, les produits de pleine saison sont logiquement de bien meilleure qualité et accessibles localement à des prix modestes. Cuisiner des produits de saison qui vont changer au fil de l’année, permet également de varier son alimentation au gré des produits locaux disponibles au moment. En cherchant un peu (de nombreuses ressources existent sur internet) vous découvrirez que la saisonnalité concerne tous types de produits (poissons, viandes, fromages, etc) et pas uniquement les fruits et légumes.



- Végétaliser son alimentation : les protéines animales représentent la plus grande part du coût de nos repas et de l’impact environnemental de notre alimentation. En 2022, les Français ont en moyenne consommé 85Kg de viande par habitant, soit 233g/ jour ou 1,6Kg/semaine, soit environ 3 fois la portion recommandée et nécessaire. Non seulement une telle consommation n’est pas nécessaire, mais elle est également préjudiciable à notre santé, particulièrement si la viande consommée est de mauvaise qualité ou transformée. L’idée n’est donc pas d’arrêter de consommer de la viande mais d’en consommer moins pour une meilleure qualité. Les produits végétaux étant sensiblement moins chers que la viande, en consommer plus en réduisant la consommation de viande, permet d’avoir une alimentation de grande qualité et mieux équilibrée, tout en respectant son budget et en ayant un impact environnemental moindre.

- Le vrac : Pour des raisons d’hygiène mais surtout pour des raisons commerciales, la majorité des produits alimentaires qui nous sont proposés sont conditionnés en portions variables et emballés, voir suremballés. En dehors de générer des déchets d’emballage importants, ces conditionnements nous proposent des quantités de produits qui ne sont que rarement en adéquation avec nos besoins réels et nous incitent à la consommation. Quand cela est possible et pour les produits pour lesquels c’est possible, l’achat en vrac permet de n’acheter que ce dont on a besoin, limite considérablement les emballages et permet d’éviter le gaspillage et de faire des économies. Il suffit de bien regarder le prix au kilo des produits emballés pour se rendre compte des économies que l’on peut réaliser.

- La chasse au gaspillage : Pour ce qui est des consommateurs, le gaspillage alimentaire en France est évalué à 30Kg par habitant et par an. Cette statistique est sans appel et montre que la question du budget peut être un prétexte… Comment prétendre ne pas avoir les moyens d’acheter des produits de qualité, quand on sait que 30% de nos achats alimentaires finissent à la poubelle sans être consommés ? Bien sûr, il s’agit d’une moyenne et nous sommes tous plus ou moins attentifs à ne pas gaspiller. Mais pour maitriser son budget et manger sain et durable, il est essentiel d’être particulièrement vigilant sur le gaspillage : Utiliser les produits dans leur entièreté et au maximum, préparer et cuisiner de justes quantités/portions, conserver ses produits alimentaires dans de bonnes conditions (hygiène, hygrométrie, température, etc.), cuisiner et réutiliser les restes, éviter les conditionnements non adaptés à sa consommation.